Pour la première fois de ma vie, j'ai été vertement censurée par Le Quotidien de l'art.
N'ayant jamais connu de retouches sur mes articles pour ce média auparavant, je n'ai pas relu le papier après publication et me suis contentée d'archiver le numéro, après un bref check de la mise en page et de la présence de mon nom.
Jusqu'au moment de le partager sur mon site. A la lecture, les bras m'en tombent : d'un papier mitigé sur l'exposition, d'un artiste dont je respecte le travail par ailleurs, la version finale s'est vue largement rabotée et remaniée pour obtenir un papier à la limite du dithyrambique.
Jusqu'au moment de le partager sur mon site. A la lecture, les bras m'en tombent : d'un papier mitigé sur l'exposition, d'un artiste dont je respecte le travail par ailleurs, la version finale s'est vue largement rabotée et remaniée pour obtenir un papier à la limite du dithyrambique.
--> Inutile de préciser que l'on s'est passé de l'avis de l'auteure pour cette nouvelle mouture avant publication.
--> Utile de préciser qu'une publicité sur l'exposition en question figurait dans le même numéro (on fait le choix d'un conflit d'intérêt assumé au QDA)
--> Inutile de préciser que j'ai été et suis encore choquée par ces méthodes et que cet article signe la fin de ma collaboration avec le QDA.
Je partage donc la version d'origine avant la censure :
Quotidien de l’art
Jeudi 20 octobre 2016
Alexandrine Dhainaut
Un être flottant, Carlos Cruz-Diez,
Palais d’Iéna, jusqu’au 25 octobre
Carlos Cruz-Diez, ou l’ambiguïté de la couleur
Avant-goût de l’exposition monographique que lui consacrera
la galerie Mitterrand en novembre prochain, le premier volet de l’exposition de
Carlos Cruz-Diez, « L’être flottant », prend d’abord ses quartiers au
Palais d’Iéna jusqu’au 25 octobre. Relevant de l’art optique et cinétique – il
participa aux côtés de Victor Vasarely, Jesús Soto, Bridget Riley, ou encore
Julio Le Parc, à l’exposition fondatrice de l’op art présentée en 1965 au MoMA, « The Responsive Eye » -,
son travail est basé sur l’expérience perceptive de la couleur, selon le credo de
l’op art : l’œil est le moteur
de l’œuvre. L’agencement de fins lés de couleurs selon différents schémas que
Cruz-Diez a théorisés (« couleurs additives », « transchromie »,
« induction chromatique », ...) donne ainsi l’impression du mouvement
et/ou d’une instabilité des couleurs. Dans le bâtiment de 1939 construit par Auguste
Perret, Cruz-Diez présente deux installations conçues spécifiquement pour le
lieu. Dressé dans l’imposante salle hypostyle, Environnement chromatique est un ensemble de triangles monumentaux
aux couleurs étagées et interchangées. Ceux-ci sont comme fendus en leur centre
par une succession de lignes brisées noires en un mouvement descendant vers la
pointe. Le tout est suspendu entre les vingt colonnes tronconiques qui la composent, au-dessus
d’un vaste plan sur le même modèle graphique, déroulé sur plusieurs mètres au
sol jusqu’à la seconde installation. Chromointerférence
est une œuvre vidéo-sculpturale où le balayage de lignes de couleurs projetées entre
le sol et les murs révèlent la rondeur hypnotique de ballons de baudruche mais transforment
aussi les visiteurs qui deviennent acteurs-écrans. Celui pour qui « la couleur est ambiguë et
éphémère » livre une première œuvre heureuse dans l’ensemble, complexe
dans sa composition, renversante
dans sa capacité à reconfigurer la salle aux teintes neutres mais
finalement assez figée. Et une deuxième, distrayante l’espace de quelques
secondes (et d’un selfie). Le documentaire laconique qui ne dit rien de la
conception de ces deux projets projeté dans la salle du Conseil, ne suffira pas
à nourrir le visiteur. Il devra attendre l’exposition de novembre pour
compléter ses connaissances sur un artiste historique qu’il serait dommage de
ne pas tenir en estime et éprouver davantage la fameuse faillibilité de
l’œil qui fait tout l’intérêt de l’art cinétique.
---> Et la version publiée dans le QDA ici
Epatant, non ?
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